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jets anglais, et que, de son côté, l’amiral Kuper avait dû quitter Hong-Kong pour venir s’entendre avec le colonel Neale sur les mesures de vigueur à prendre, le cas échéant, en vue d’obtenir ces réparations.

L’ultimatum fut adressé, le 6 avril, par le colonel Neale au Gorogio. — La communauté étrangère de Yokohama était informée que l’ultimatum expirait le 26, et qu’avant cette date des mesures seraient prises relativement à la protection de la ville en cas de rupture de la paix. — Le bruit se répandit que l’amiral anglais ne pourrait répondre, dans ce cas, de la sécurité de la ville, et que, devant peut-être quitter la rade, il se bornerait à offrir aux habitants un refuge à bord de ses navires. Ces nouvelles et l’incertitude où l’on était des intentions du gouvernement japonais jetèrent la plus grande alarme chez les résidents. — Cette alarme s’entretenait, depuis longtemps, sous l’impression des avertissements officieux donnés à maintes reprises par les autorités indigènes ; d’après leurs communications, rendues publiques par les consulats, on s’attendait à voir, à un moment quelconque, des bandes de fanatiques, de ces lônines[1] si souvent annoncés, s’introduire dans la ville, y mettre le feu et même

  1. La menace des lônines revient souvent à la bouche des autorités japonaises. On ne saurait donner le sens exact de ce terme, qui semble avoir plusieurs acceptions. Tout officier qui a perdu sa position, soit par punition d’une faute grave, soit par