piration, toutefois, les deux partis, également désireux d’éviter une rupture immédiate, songèrent à recourir à la médiation des autorités françaises. — M. de Bellecourt crut opportun d’accepter une proposition qui permettait à son pays un accroissement d’influence et pouvait prévenir un dénouement préjudiciable aux intérêts communs. De la sorte, le Gorogio réclama ses bons offices pour se faire accorder un nouveau délai ; et le colonel Neale consentit, à la requête du ministre de France, à ce qu’il ne pouvait offrir de son propre mouvement. — Le dénouement fut donc reculé jusqu’au 11 mai. — C’est sur ces entrefaites que nous étions arrivés sur rade.
À ce moment la situation prit tout à coup un caractère nouveau et qui rejetait bien loin toute espérance de solution pacifique. Des documents, adressés d’Hakodadé par les agents consulaires, nous apprenaient que le parti hostile aux étrangers avait, sous la pression du nombre et des influences, arraché au Mikado un décret d’expulsion de tous les étrangers. Le Taïcoun, appelé à Miako, avait dû céder devant cette décision et s’engager à la mettre à exécution dans le plus bref délai ; la guerre était donc inévitable et prochaine. On désignait déjà, dans ces documents, le nom des princes chargés d’engager la lutte sur les divers points du littoral, le chiffre des forces dont ils avaient le commandement.