Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/85

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France et d’Angleterre, laissant de côté d’un commun accord l’ultimatum formulé précédemment par l’Angleterre, informèrent-ils l’envoyé du Gorogio, Takemoto-Kaï-no-Kami, que, désireux d’éviter la rupture des relations amicales, ils s’étaient entendus avec les amiraux pour offrir leur appui au gouvernement du taïcoun et l’aider à triompher d’un parti dont les tyranniques exigences l’obligeaient à la violation des traités. Un délai, nécessaire pour obtenir la réponse du taïcoun, fut accordé, qui prolongeait le statu quo jusqu’au 21 mai. Le commerce était à peu près interrompu par suite des alarmes récentes, mais les approvisionnements se faisaient d’une manière régulière.

Nous profitâmes de ce moment de calme pour visiter la ville et ses abords.

Yokohama, nous l’avons dit, est bâtie sur un marais comblé, et s’étend, faisant face au levant, au fond d’une baie semi-circulaire. Deux quartiers la composent, essentiellement distincts par leur physionomie : au nord, du côté de Kanagawa, la ville indigène avec ses rues populeuses bordées de ces légères constructions en bois que les Japonais élèvent en quelques jours ; au sud, la ville européenne, avec ses spacieuses demeures entourées de jardins. Dans ces dernières, l’architecture pittoresque du pays se marie heureusement au style ordinaire des habitations coloniales ; un soubassement en pierre de