verneur Takemoto. Ce fonctionnaire avait annoncé officiellement, le 9 mai, son départ pour Miako. Au Japon, les communications sont difficiles ; les nobles voyagent habituellement en norimon et le trajet entre les deux capitales exige plusieurs jours. Nous attendions donc qu’il eût eu le temps d’accomplir auprès du taïcoun l’importante mission dont il était chargé. Le 24 mai, Takemoto annonça son retour à Yedo et demanda une entrevue. Elle eut lieu, le 25, à la légation britannique de Yokohama ; les ministres d’Angleterre et de France et les deux amiraux y assistèrent.
Le langage des diplomates japonais est empreint du même caractère de temporisation et de duplicité que revêt leur politique. Éludant toute question, catégorique, profitant des occasions de retraite que rendent faciles la différence des langues et les lenteurs de la traduction, ils se gardent bien d’opposer jamais un refus ; d’autre part, s’ils parviennent à saisir chez la partie adverse quelques mots touchant une concession ou des dispositions à la laisser échapper, ils se précipitent sur ce terrain et s’y maintiennent avec persistance. Cette manière de procéder de leur part rend les conférences longues, pénibles et généralement peu concluantes. Cette fois, au bout de quelques heures, les allégations diffuses du gouverneur pouvaient se résumer ainsi qu’il suit :