Page:Roussin - Une campagne sur les côtes du Japon, 1866.djvu/97

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Premièrement, en réponse à la proposition d’appui matériel faite par les représentants de France et d’Angleterre, le gouvernement du taïcoun, désireux de maintenir ses relations avec les étrangers, faisait son possible pour calmer les esprits, mais il n’était pas encore poussé à faire la guerre aux séditieux. Le parti qui entourait le mikado et influençait ses résolutions était représenté par des troupes de lônines, de gens malintentionnés proférant des menaces, et le taïcoun ne connaissait pas encore les daïmios en révolte contre lui et auxquels il pourrait être amené à faire la guerre.

En second lieu, c’est-à-dire en ce qui concernait les demandes de l’Angleterre, la majorité du gouvernement de Yedo, notamment le prince Owari, actuellement chargé de remplacer le taïcoun, avait décidé le payement de l’indemnité ; mais le règlement de cette affaire n’était possible qu’après le retour du taïcoun à Yedo ; jusque-là, l’exécution d’une mesure semblable offrirait les plus grands dangers, soit pour les fonctionnaires du taïcoun, soit pour les étrangers. Ceux-ci pouvaient être attaqués par des fanatiques, et, à Yedo, les agents du parti hostile, profitant de l’absence du chef du gouvernement, chercheraient à le renverser au profit d’un prince déterminé à l’expulsion des étrangers. Interrogé sur l’époque du retour du taïcoun, Takemoto répondit que ce dernier avait résolu de quit-