avait un côté fâcheux : le gouvernement de Yedo allait pouvoir proclamer partout qu’il avait repoussé les demandes de l’Angleterre, et que celle-ci n’avait pas osé employer la force. Le représentant britannique, préoccupé d’un but unique, la satisfaction des demandes de son gouvernement, adoptait donc une solution qui, laissant impunis aux yeux de la nation japonaise les récents attentats contre les étrangers, pouvait compromettre encore davantage la sécurité de ces derniers. Qu’importait, dès lors, le payement de quelques mille livres ? La conférence se termina sur cet incident et Takemoto repartit pour Yedo, promettant de veiller, de son côté, à l’exécution de ses promesses.
Pendant ce temps le gouvernement japonais poursuivait patiemment son œuvre. Nous avons vu plus haut que le ministre des États-Unis avait conservé seul de tous ses collègues, sa résidence à Yedo, continuant son rôle de protecteur et ami des Japonais, et cherchant à prouver, par cette attitude, la conservation de son influence. Dans les derniers jours de mai, la légation américaine était détruite par un incendie. Le général Pruyn, essayant en vain de lutter contre l’obstination japonaise, s’était réfugié dans un petit temple voisin, et cherchait à s’y maintenir en dépit des craintes manifestées par les autorités au sujet de sa sécurité personnelle. Une