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libations

gaîté. Quand nous sommes arrivés à la maison, il me fait demander en particulier pour me parler. Je me suis rendu dans le petit salon où il buvait tous les soirs et se soûlait ; il n’avait pas même la force de monter dans le sérail : il me dit : « Tu as bu du vin, aujourd’hui, chez le général ? » Je lui dis : « Non, j’ai bu du bon de France ; c’est monsieur Eugène qui m’a donné deux verres. » Il me dit que j’étais un ivrogne : il me menaça de me faire donner des coups de bâton à mes pieds. Mais je n’avais pas perdu la tête ; je lui dis : « Si vous avez le malheur de me punir de cette manière-là, je dirai à tout le monde que vous faites venir, tous les jours, du vin et de l’eau-de-vie et que vous vous soûlez tous les soirs, et si vous me faites pas taper sur mes pieds, je dirai rien, je vous jure ma parole d’honneur. »

Il me paraît qu’il avait peur des mena-