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grave accident

mée[1]. Je voulais voir le Consul, mais le docteur ne voulait que je marche. Un jour, sur les six heures du soir, j’ai été voir le Consul après son dîner. Il me dit : « Te voilà ! Comment t’es-tu laissé tomber du cheval ? » Je lui dis : « Ce n’est pas ma faute, il me paraît que les chevaux de l’Arabie sont meilleurs que ceux de la France. » Et il me dit : « Tu sors trop bonne heure ; tu fatigueras ta jambe. » Je lui dis que non, que je suis presque guéri. Je lui dis : « Mon général, j’ai appris que vous allez à l’armée ; j’espère que j’irai aussi. » Il me dit : « Non, mon cher, ça ne se peut pas. Pour venir avec moi, il faut avoir des bonnes jambes, et monter à cheval. » J’ai dit : « Mais je marche bien aussi, je monterais aussi à cheval. » Il me dit : « Eh bien, marche au-devant de

  1. Il partait pour l’Italie, Marengo. (Note du ms.)