Page:Roustam Souvenirs, 1911.djvu/211

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
162
le docteur corvisart


homme comme vous peut-il porter un vilain bâton comme ça ? » Corvisart dit : « Sire, cette canne-là, elle me coûte fort cher, et je l’ai eue très-bon marché. » Sa Majesté : « Voyons, Corvisart, combien vous a-t-elle coûté ? — Quinze cents francs, Sire ! Ce n’est pas cher, » Sa Majesté dit : « Ah mon Dieu ! Quinze cents francs ! Montrez-le moi, ce vilain bâton-là ! »

Sa Majesté visite la canne en petit détail ; il aperçoit le portrait, en médaille dorée, de Jean-Jacques Rousseau, sur la pomme de la canne : « Dites-moi, Corvisart, c’est la canne de Jean-Jacques ? Où l’avez-vous trouvée ? Sans doute c’est un de vos clients qui vous a fait ce présent-là ? Ma foi, c’est un joli souvenir que vous avez ! » Corvisart dit : « Pardonnez-moi, Sire, elle m’a coûté quinze cents francs ! » Sa Majesté : « Au fait, Corvisart, ce n’est pas payé son prix, car c’était un grand