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Page:Roustam Souvenirs, 1911.djvu/221

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monsieur bizouard


M. Bizouard, sans rien dire à M. Morizot de ce que nous voulions faire pour lui et soulager sa vieillesse. J’ai gardé, plusieurs jours, la demande dans ma poche, sans pouvoir la remettre à l’Empereur, parce que je voulais attendre un jour de bonne humeur, car, quelquefois, personne n’aurait osé lui parler.

Un matin, l’Empereur sortant de son bain, on annonce M. Corvisart. Il dit qu’il entre. En le voyant, il dit, en riant : « Vous voilà, charlatan ! Qu’est-ce qu’on dit, dans Paris ? » Il chantait, en faisant sa toilette.

Je profite de ce moment favorable pour lui demander trois cents livres de pension pour mon protégé. L’Empereur me dit : « Comment, trois cents francs ! Mais une fois donnés, sans doute ? — Non, Sire, par an ; d’ailleurs, ce n’est pas un grand sacrifice : cet homme a soixante-dix-huit