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mort du maréchal lannes

« Dites-lui que je n’en ai pas. Tout ce qu’il fera sera bien fait. »

Quelques instants après, l’Empereur étant sous un gros arbre, des sapeurs traversent le petit pont, portant le maréchal Lannes, un genou fracassé, l’autre entamé, les bras nus, lui enveloppé dans un manteau. On le pose à cinquante pas du grand arbre. L’Empereur court, et, un genou en terre, se précipite sur son corps, l’embrasse et, sans rien dire, pose sa bouche sur son visage. Le prince de Neuchâtel prend un bras de l’Empereur, le maréchal Duroc, l’autre. On l’arrache de son corps et on le conduit sous l’arbre. (C’était à la brune). On transporte le maréchal Lannes à Ebersdorf ; on le met dans un bateau pour traverser le Danube. Le vice-roi était de l’autre côté, à Ebersdorf. L’Empereur, pleurant, disait : « Ah ! qu’ils me le paieront cher ! »