Page:Routhier - À travers l'Europe, impressions et paysages, Vol 1, 1881.djvu/100

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murs sont froids et muets, et les morts qu’ils abritent sont bien morts !

Que m’importe qu’ils me parlent de la fortune militaire de l’Angleterre, des progrès de sa marine et de son commerce, du développement de son empire colonial et de son opulence ? Toutes ces choses m’intéressent quand je visite les musées, les galeries et les places publiques. Mais ce n’est pas pour cela que j’entre dans une église, et ce n’est pas de ces choses que Saint Paul parlait à ses visiteurs.

Ô grand apôtre des nations ! Toi qui fus ravi jusqu’au troisième ciel, et qui disais de Dieu que tout est de lui, en lui et par lui ! Que dois-tu penser du culte que tu reçois ici de l’Angleterre ? Comment aimes-tu ces nouveaux amis qui viennent habiter ta maison ?

Est-ce parce que tu as beaucoup voyagé sur mer qu’on y a placé les capitaines Duff et Cook ? Est-ce parce que tu guérissais les malades qu’on a voulu y honorer le médecin Astley Cooper ? Et le peintre Opie, et les ingénieurs Mylne et Rennie qu’ont-ils de commun avec toi ?

Non cet édifice n’est pas une église, et cependant il est l’expression la plus haute et la plus vraie du protestantisme. St Paul de Londres n’est pas une église, parce que le Protestantisme n’est pas une religion mais un système politique. L’on peut appliquer à ce temple ces paroles qu’un docteur puseyiste adressait aux protestants :

“ Il n’y a plus d’adoration ; la vénération et le