Page:Routhier - À travers l'Europe, impressions et paysages, Vol 1, 1881.djvu/113

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connaître son vœu et de l’exécuter, n’a pas le droit de juger celui qui tient son autorité de Dieu seul ? En admettant même ce principe absurde, que tous les pouvoirs émanent du peuple, la cour ne peut prétendre agir au nom de la nation, à moins qu’on n’ait demandé et obtenu le consentement de tous les citoyens, depuis les premiers officiers de l’état jusqu’au dernier paysan. Aucune autorité sur la terre ne peut juger les rois : l’obéissance aux rois est clairement annoncée dans l’ancien testament. Si quelqu’un de vous ose le nier, je suis prêt à en administrer la preuve : Là où est la parole du roi, là est le pouvoir ; et qui est-ce qui peut lui dire, que fais-tu ? Je conviens que j’ai un dépôt sacré à conserver, les libertés du peuple anglais, dépôt que je tiens de Dieu, et que je violerais si j’étais assez lâche pour reconnaître une autorité fondée sur la violence et l’usurpation. J’ai pris les armes et souvent exposé ma vie pour protéger la liberté publique, la constitution et les lois fondamentales du royaume, et je suis prêt à sceller de mon sang ces droits précieux pour le maintien desquels j’ai si longtemps combattu… »

Les différents chefs d’accusation furent produits pendant trois jours au roi, et on le pressa plusieurs fois d’y répondre. Le quatrième jour, les juges voyant qu’il persistait à décliner leur jurisdiction, entendirent les témoins et se disposèrent à porter sa sentence.

Un autre historien ajoute :

« Le 20 janvier 1640, la commission rendit un