Page:Routhier - À travers l'Europe, impressions et paysages, Vol 1, 1881.djvu/133

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les parfums du jardin botanique suffisent à peine à dissiper les odeurs malsaines que l’on rapporte du jardin zoologique.

L’on n’a pas tort de vanter les parcs privés de l’Angleterre ; je m’en suis convaincu en visitant l’habitation princière du Duc de Bueeleugh, à Dalkeith, en Écosse.

Il n’en manque pas en Angleterre qui éclipsent même les parcs publics de Londres, et qui réunissent presque toutes les beautés de la nature.

Ils ont leurs vallons et leurs collines, leurs étangs et leurs rivières, leurs taillis et leurs forêts, leurs parterres et leurs prés, leur symétrie artistique et leur désordre sauvage. Les lacs sont pleins de poissons et d’oiseaux aquatiques, les bosquets d’oiseaux, chantants et les forêts de gibier. De véritables troupeaux de cerfs et de chevreuils moitié domestiques et moitié sauvages s’y cachent dans les massifs d’arbres, ou se promènent dans les clairières. Quel joli massacre y feraient les braves disciples de St Hubert que la race canadienne produit !

Je ne sais pourquoi les anglais ont le talent d’apprivoiser les bêtes. Comprennent-elles mieux la langue anglaise que les autres langues ? Peut-être ; dans tous les cas c’est un précieux talent, et je leur conseille de le cultiver. Car ils auront bientôt dans leur classe ouvrière et industrielle des socialistes, tels que Paris en produit, et s’ils ne réussissent pas à les apprivoiser, je les plains !