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VIII

LES PALAIS DU PEUPLE.



LONDRES rappelle la Rome païenne sous plusieurs rapports. Elle a la même étendue et la même population que Rome au commencement de l’ère chrétienne.

Comme dans l’ancienne Rome il y a dans Londres des fortunes scandaleuses et des indigences avilissantes, toutes les recherches du luxe et de la somptuosité à côté de toutes les privations de la misère.

Comme l’ancien peuple romain, le peuple de Londres demande du pain et des jeux, panem et circenses ; et s’il est vrai de dire qu’on lui donne peu de pain, il faut admettre qu’on lui donne beaucoup de jeux.

Les amusements les plus variés lui sont offerts et il n’a que l’embarras du choix. Les théâtres, les musées, les cirques, les concerts, les jardins, les bals masqués lui sont ouverts, et rien n’y manque pour le plaisir des yeux et des oreilles.

Quant à l’âme on n’y songe guère. Mais à quoi bon ? N’y a-t-il pas de grands savants qui nient son existence, et M. Herbert Spencer n’a-t-il pas démon-