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L’école italienne vient ensuite nous offrir quelques illustrations des monuments de Michel Ange et de Raphaël, et à deux pas de là nous traversons une maison de Pompeï très fidèlement copiée.

Après l’art vient l’industrie que les propriétaires du Crystal Palace n’ont pas oubliée.

La photographie, la gravure sur bois et sur acier, les verres de Chine et de Bohême, et tous les genres d’industrie — sans excepter les ferronneries de Sheffield — nous exhibent successivement leurs produits.

Sincèrement, cette exposition industrielle n’est peut-être pas à sa place ; mais il ne faut pas oublier que ce Palais est lui-même une entreprise industrielle, et que les couteaux de Sheffield et le savon de Windsor lui attirent probablement plus de chalands que la frise du Parthénon, et le modèle du gladiateur mourant.

D’ailleurs, pour qui n’aime pas les bazars il y a autre chose, et les beautés de la nature vous reposent agréablement de la contemplation toujours fatigante des œuvres de l’homme. Dans une galerie voisine du grand transept, j’y ai même rencontré un petit coin de mon pays, avec de vrais produits canadiens, et de faux sauvages qui n’ont pas voulu me reconnaître.

La végétation de l’Australie et des Tropiques s’étend à côté et je me prélasse dans une vraie forêt, où sont cachés des animaux féroces que je reconnais très bien, et qu’on a laissés libres. Heureusement ils sont en carton peint.