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L'ANGLETERRE

de Henri VIII et de son ministre, Georges I fit jouer la tragédie de Shakespeare « Henri VIII ou la Chute de Woolsey. » Les acteurs qui jouèrent les rôles principaux durent être inspirés ce soir là.

Quels que soient les charmes de Hampton Court qui se cache comme un nid de marbre au milieu de la verdure de ses avenues et de ses jardins, ce somptueux palais n’a pas le caractère de grandeur et de noblesse que présente Windsor.

Le château de Windsor est et restera le palais royal par excellence de l’Angleterre. Son antiquité et ses souvenirs on font une relique des plus précieuses, et sur ses murs sont écrites les annales domestiques de la royauté anglaise.

Son site élevé qui domine la ville et les campagnes environnantes, ses murailles massives, ses tours et ses bastions qui en font une forteresse, son aspect sévère, solennel, et sa magnificence forment un ensemble remarquable par son harmonie et sa grandeur. On y sent battre le cœur d’Albion, et quand un anglais exilé regrette sa patrie, c’est Windsor qui doit se dresser au loin dans les mirages de ses souvenirs. C’est le Home sweet Home de la nation, sinon de l’individu ; c’est le siège de son empire, le symbole de sa force et de sa durée, la réalisation monumentale de sa puissante suzeraineté.

Du haut des terrasses du château, la vue s’étend au loin et peut apercevoir, d’un côté, les sinuosités de la Tamise qui se déroule au milieu des prés verts et des bouquets d’arbres, et de l’autre, la ville de Wind-