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L’ANGLETERRE

Il est juste de dire que chez notre regretté compatriote le citoyen a été presque irréprochable.

Sir George a grandi sa patrie et fait respecter sa race. Il a aimé la gloire, mais il a méprisé l’argent. Son ambition était noble, et son désintéressement admirable. Il a été fidèle à sa devise : Franc et sans dol.

Il ne fut pas un génie transcendant, et son instruction manquait de brillant. Mais il avait un jugement sain, une grande pénétration et du coup d’œil.

Il voyait juste et loin, et s’il savait moins bien parler que d’autres il savait mieux agir. Sa force de caractère était à toute épreuve, et comme chef de ’parti il n’a pas eu d’égal.

Au reste, ses œuvres lui ont survécu et son pays gardera sa mémoire.

Tout en faisant ces réflexions qui m’attristaient, je descendais la rue Oxford, et j’arrivais aux superlies magasins de Little & Sons, qui sont les Glover & Fry de Londres. Ce n’est pas pour moi que j’y allais. Une scène de boutique vint agréablement me distraire, et me faire connaître un trait de mœurs commerciales de Londres.

En attendant ma compagne de voyage qui causait avec les modistes de l’établissement, je me prélassais sur une ottomane au milieu d’un vaste appartement entouré de tablettes et de garde-robes.

Un acheteur entra et demanda à voir quelques