Page:Routhier - À travers l'Europe, impressions et paysages, Vol 1, 1881.djvu/160

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
182
L’ANGLETERRE

quand il s’agit d’études sociales et politiques, cet éminent publiciste fait autorité.

Il en est des formes de gouvernement pour les peuples comme des différents régimes alimentaires pour les individus. Elles doivent être adaptées au tempéramment, aux mœurs, au caractère, aux défauts et aux qualités de chaque nation. La constitution est faite pour la nation, et non pas la nation pour la constitution.

Le peuple anglais peut jouir sans inconvénient d’une grande somme (le liberté et même de souveraineté, parce qu’il a de fortes traditions de respect, de hiérarchie et d’autorité.

Le français a fait table rase de ces nobles gardiennes de la paix et de la sécurité publiques, et c’est pourquoi le régime parlementaire ne parait pas lui convenir.

Mais de ce que le régime parlementaire a été favorable au développement et à la prospérité de la Grande Bretagne, il n’en faut pas conclure qu’elle lui doive tout son bien être. Ils se trompent lourdement ceux qui attribuent à sa seule constitution politique sa féconde stabilité.

Les causes de la longue paix intérieure de l’Angleterre sont nombreuses, et elles ont contribué à la prospérité commune dans des parts inégales.

Je ne veux pas en faire le sujet d’une étude ; j’indiquerai seulement l’esprit profondément religieux de la nation, ses coutumes anciennes nées avec le