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L’ANGLETERRE

imitait Londres sous ce rapport, beaucoup de choses qui y vont très mal iraient bien mieux.

Les coutumes de l’Angleterre qui règlent, et qui jadis surtout réglaient les rapports des classes dirigeantes avec le peuple, des maîtres avec leurs employés, ont contribué à la tranquillité de la nation. Malheureusement, comme M. Le Play l’a observé, ces coutumes s’altèrent, et le Parlement a dû intervenir déjà plusieurs fois pour les remplacer par la loi écrite, ce qui indique une dégradation dans les institutions, et dans les mœurs.

Je n’insiste pas sur le respect de la loi ; personne ne conteste cette qualité au peuple anglais. Il pousse même ce respect jusqu’à la vénération — ce qui l’amène à confondre quelquefois la justice et le droit avec la loi La Justice et le Droit existent indépendamment du Parlement, et les grands hommes d’état anglais les ont souvent reconnus comme les fondements nécessaires de toute législation.

L’attachement inébranlable de l’Angleterre pour ses traditions est aussi remarquable, et s’il est vrai de dire qu’il tend un peu à s’effacer, il persiste encore dans la vie domestique et jusque dans les sphères sociales.

Un grand avantage de la Constitution Anglaise, c’est de ne pas centraliser tous les pouvoirs en toutes matières. Elle sauvegarde l’unité sans sacrifier la liberté, et laisse aux comtés et aux villes leur autonomie dans beaucoup de matières locales. Le maintien de son aristocratie et de ses privilèges, la res-