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L’ANGLETERRE

Pendant ce temps-là Son Éminence rédigeait son mémorable Appel au peuple anglais, et vaquait tranquillement aux devoirs de son ministère.

Un grand nombre de pétitions furent adressées au Parlement, qui dut faire une loi pour donner satisfaction à l’opinion publique. Cette loi occasionna de grands débats, et causa bien des tribulations au ministère qui dut même résigner et qui fut ensuite rappelé. Une voix protestante, celle de Sir James Graham prit la défense des catholiques avec une éloquence qui rappelait les grands triomphes oratoires d’O’Connell.

Malgré tout, la loi fut votée, déclarant nuls et illégaux les brefs et bulles du Pape, rendant passible d’une pénalité de cent louis sterling toute personne qui obtiendrait ou publierait ces brefs et bulles, du qui prendrait en vertu de ces bulles des titres empruntés à quelque ville du Royaume-Uni.

La fureur populaire s’apaisa alors, et quand le calme fut rétabli, nul ne songea à faire l’application de la loi. Elle resta dans les statuts, mais elle ne passa pas dans les faits. Les évêques continuèrent de remplir leurs devoirs de pasteurs, ils adressèrent à leurs ouailles et publièrent des lettres pastorales qu’ils signèrent de leur titres d’archevêque ou d’évêque, et personne ne les traduisit devant les tribunaux.

Enfin lorsque l’Archevêque de Westminster mourut les journaux protestants firent son éloge et rendirent hommage non seulement à ses talents d’écri-