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L’ANGLETERRE

vain et d’orateur, mais encore à la haute dignité ecclésiastique que Rome lui avait conférée.

Depuis lors, le mouvement catholique a toujours grandi en Angleterre, et la hiérarchie, cette nouvelle vigne du Seigneur plantée dans la patrie du protestantisme, produit des fruits abondants et attire de nombreux ouvriers dont le zèle, la science et la vertu sont admirables.

La position de nos coreligionnaires va donc s’améliorant de jour en jour ; mais elle laisse encore beaucoup à désirer. Bien des portes leur sont encore fermées, et toutes les hautes positions du royaume sont inaccessibles pour eux. La fortune, la puissance, et les honneurs appartiennent presque exclusivement à leurs frères séparés. Comme on l’a vu, l’Église Catholique n’a pas à proprement parler d’existence légale en Angleterre, et la suprématie spirituelle du Pape sur les catholiques n’y est pas admise dans la loi. On la tolère, mais on ne lui reconnaît pas de droits.

Ce n’est pas tout. Les plus atroces calomnies ont cours et se propagent constamment contre son enseignement, ses dogmes, son culte et son clergé. Il y a autour d’elle, une zone épaisse de préjugés que la vérité percera difficilement. Et la chose n’est pas étonnante quand on se représente l’état de société qui l’entoure.

Suivant l’expression du Dr  Newman : « Protestantism is the current coin of the realm. »