III
’HOMME le plus affairé de Paris c’est
l’étranger, et vous le rencontrez à chaque
pas dans cette grande cité cosmopolite
où les parisiens auront bientôt peine à
trouver place. Comme tous ceux qui
n’ont rien à taire, il constate chaque soir
que sa journée n’a pu suffire à ses nombreuses
occupations, quoiqu’elle ait été
plus remplie que celle d’un nègre dans sa plantation.
Il a la soif de tout voir, et de tout entendre, et l’on sait que s’il y a beaucoup à voir dans la Capitale de la France, il y a plus encore à entendre ; car de toutes les villes du monde, c’est celle qui parle davantage et le plus haut, je ne dis pas, avec le plus d’autorité.
Aussi, que de courses à faire ! Que de choses à étudier ! Que d’observations à noter ! Que de journaux à parcourir ! Que d’amusements ! Que de spectacles ! Que de distractions pour les yeux et pour les oreilles !
C’est la vie que je mène depuis plusieurs jours, et quand la journée est finie, c’est-à-dire quand minuit