Page:Routhier - À travers l'Europe, impressions et paysages, Vol 1, 1881.djvu/20

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Mais sur ce fond étoilé, bien souvent les nuages de la nature corrompue s’amoncellent, et plongent l’âme humaine dans la nuit. Alors elle consulte les phares tournants, c’est-à-dire les grands génies, les savants que Dieu envoie de siècle en siècle, que nous voyons naître, briller, grandir, puis disparaître, plusieurs dans la nuit de l’erreur, tous dans la nuit de la mort !

Qui donc guidera l’humanité dans ces époques ténébreuses où le doute universel se répand sur le monde ? C’est alors qu’il lui faudra comme au navire une boussole invariable qui lui indique le vrai chemin ; et cette boussole, ce sera l’Église que Jésus-Christ lui-même, le Divin Pilote, est venu établir dans le monde pour le conduire au port, à travers les obscurités et les écueils.

Car ne l’oublions pas, la vie humaine, c’est la nuit. Aucun homme, excepté celui qui était Dieu, n’a vu ni ne verra en ce monde la vérité toute entière.

Nous sommes misérablement condamnés à marcher en tâtonnant vers le but suprême, éclairés par quelques pâles rayons de la lumière divine ; et ce n’est qu’après la mort que la vérité nous dévoilera toutes ses splendeurs.