Page:Routhier - À travers l'Europe, impressions et paysages, Vol 1, 1881.djvu/215

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en fuseaux, ou comme ou disait alors, de tournelles, toutes diverses de formes, de hauteur et d’attitude. On eut dit un gigantesque échiquier de pierre. »

Les siècles se succèdent, et Paris grandit toujours, lentement sous quelques rois, rapidement sous d’autres. Il s’enrichit, tantôt d’un palais, tantôt d’un hôtel, ici d’une forteresse, et là d’une église.

François Ier en étend encore les fortifications, restaure quelques églises, construit de nouveaux édifices et commence l'Hôtel-de-Ville.

Henri IV achève le Pont-Neuf, ouvre de nouvelles rues et fait des additions au Louvre.

Louis XIII continue l’embellissement de la capitale, construit de nouveaux ponts et des quais, commence le Palais-Royal et le Luxembourg, et crée le Jardin des Plantes.

Puis vient Louis XIV, le roi-soleil dont l’éclat illumine Paris, et qui en change l’aspect par des travaux immenses. Les boulevards tombent, les fossés sont comblés, et à leur place s'alignent ces larges rues bordées d’arbres que nous admirons encore aujourd’hui, et qui ont gardé le nom des anciennes fortifications. Partout on ouvre des issues pour faire circuler librement l’air et le soleil au sein de la grande ville. La place du Carrousel, la place Vendôme, la place des Victoires sont créées.[1]

  1. Sur cette dernière place le duc de Lafeuillade avait fait élever une statue pédestre de Louis XIV, reposant sur un haut