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PARIS

vieux chênes des forêts primitives, se divisant au-dessus des arcades en plusieurs branches, je veux dire en colonnes plus légères, couronnées de chapiteaux à feuilles d’acanthe, d’où s’élancent d’innombrables rameaux ou nervures qui soutiennent la voûte ! Quels jeux de lumière, quelles nuances variées, et quelle vie répandent au milieu de cette végétation de marbre les rayons du soleil lançant leurs feux à travers les ogives et les rosaces coloriées !

Si nous adressions la parole à ces personnages de pierre qui nous regardent passer, il semble qu’ils nous répondraient ; mais laissons-les honorer les Saints qu’ils représentent, et avançons-nous à pas lents jusqu’au chœur, qui est un travail magnifique dont l’origine remonte au XIIIe siècle. Malheureusement les sculptures de cette époque ont été détruites, et la clôture qui l’entoure actuellement est de date plus récente. Les boiseries intérieures et les stalles de chêne dont les sculptures représentent les principaux événements de la vie de la Sainte Vierge sont des chefs-d’œuvre, mais la face extérieure de la clôture est plus intéressante et surtout plus en rapport avec le caractère général de ce chœur du moyen-âge. Elle se compose de pleins reliefs, racontant la vie de Jésus-Christ, et dont les personnages, mal dessinés peut-être, charment les visiteurs catholiques par leur naïveté et leur expression.

Les vitraux des ogives nous représentent d’autres scènes, et tout autour du chœur, entre les colonnes latérales, se tiennent isolées ou groupées des statues de bronze ou de marbre dont plusieurs sont des chefs-d’œuvre.