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PARIS

marquable à la colonnade de Perrault, et pour ma part je n’ai jamais passé sur la place du Louvre sans m’arrêter pour admirer la magnifique perspective que présente cette procession de colonnes, rangées deux à deux sur l’immense façade extérieure du Louvre.

La façade de la Cour intérieure est cependant plus belle, et surtout possède plus d’unité. Le principal mérite en revient à Pierre Lescot, et l’on ne peut difficilement imaginer rien de mieux ordonné et de plus élégamment décoré. C’est un des chefs d’œuvre de l’architecture française.

Je passe sous silence les autres façades, dont plusieurs pavillons offrent un aspect imposant et de somptueuses décorations.

Avant de pénétrer dans le palais — dont les musées sont peut-être les plus beaux du monde, après ceux du Vatican et de Florence — nous devons rappeler quelques-uns des événements dont il a été le théâtre.

Ce fut Catherine de Médicis qui vint y habiter la première, après que son mari, Henri II, eut été tué dans un tournoi. On sait que son fils aîné, François II, qui épousa la belle Marie Stuart, surnommée plus tard l’infortunée, ne régna pas longtemps, et que son frère lui succéda sous le nom de Charles IX.

C’est alors que les guerres de religion devinrent les plus ardentes, et parmi les souvenirs de ce règne que la vue du Louvre rappelle, il en est un qu’on voudrait effacer : c’est celui du massacre de la Saint-Barthélémy.