Page:Routhier - À travers l'Europe, impressions et paysages, Vol 1, 1881.djvu/301

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ble guerre civile était allumée, et les deux amis durent reprendre les armes, cette fois, hélas ! pour combattre des Français.

Quelque temps après, conduits par le hazard de la bataille sur cette colline de Belleville où un entassement de cadavres achevait la grande et terrible expiation, ils furent saisis d’une invincible horreur pour cette Révolution qui a fait tant de mal à la France et ils comprirent, ce qu’ils n’avaient, pas encore osé s’avouer, que le salut, de leur patrie était, dans le catholicisme, et qu’il n’était que là.

Telles étaient leurs dispositions, lorsque le Directeur d’un petit cercle d’ouvriers qui allait cesser d’exister, faute de ressources, vint leur demander secours.

Le pauvre directeur vit bientôt qu’il prêchait deux convertis ; car ils mirent à sa disposition leurs bourses, leurs cœurs, leurs talents, et ils jetèrent, les fondements d’une organisation nouvelle plus étendue.

Ces deux hommes, qui sont dignes du titre d’apôtres que je leur ai donné, sont les Comtes Albert de Mun et de La Tour du Pin, et l’œuvre qu’ils ont fondée constitue aujourd’hui un vaste réseau qui s’étend dans tous les centres et dans toutes les classes de la nation, et qui compte déjà plus de deux cents associations disséminées dans toutes les principales villes de France.

Je n’ai ni le temps ni l’espace nécessaires pour vous dire comment sont organisés et comment fonctionnent toutes ces associations. Je ne puis non plus,