Page:Routhier - À travers l'Europe, impressions et paysages, Vol 1, 1881.djvu/309

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de réparation, en même temps que de rédemption. Elle est soutenue par une portion notable de la noblesse française qui reconnaît sa part de responsabilité dans les égarements du peuple.

Ce sont les lettrés et les riches, dont un grand nombre étaient nobles, qui ont jadis prêché aux classes inférieures, soit par leurs écrits, soit par leurs exemples, la recherche des jouissances matérielles et le mépris de la religion. Le devoir de la réparation s’impose aujourd’hui à leurs descendants, et ceux qui le comprennent, se donnent la mission d’éclairer et d’édifier les classes populaires.

L’œuvre des cercles est un moyen, et son but est de faire disparaître l’antagonisme entre le patron et l’ouvrier, d’unir dans la paix sociale le capital et le travail, de réconcilier les classes dirigeantes et les classes populaires par des concessions réciproques, et surtout par le rétablissement des mœurs et des traditions chrétiennes.

Pour arriver à ce but il faudra lutter pendant bien longtemps ; mais si toute la noblesse de France et tous ceux qui ont à cœur le salut de leur patrie ne faiblissent pas, le succès est certain. Faire des patrons chrétiens et des ouvriers chrétiens, c’est résoudre la question sociale.