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société parisienne. Mais comme ce n’est pas dans ce milieu que Victor Hugo rend ses oracles, je suppose que c’est au théâtre que le grand homme a rencontré la sainteté.

Nous allons l’y chercher ; car c’est au point de vue moral plutôt qu’au point de vue littéraire que je veux juger ici le théâtre.

Qu’il soit bien entendu d’abord que nous ne fréquenterons pas les petites scènes des faubourgs et des barrières, qui sont loin de purifier l’atmosphère des nouvelles couches sociales.

Le poète Barbier, qui a été moins flatteur pour Paris que Victor Hugo, a écrit :

“ Il estl il est sur terre une infernale cuve ;
“ On la nomme Paris.... ”

Or l’écume de cette cuve en ébullition, c’est le petit théâtre, où la populace parisienne va s’amuser et s’instruire. "

Laissons de côté ces ignobles tréteaux, d’où l’art est exclu, mais qui n’en sont pas moins les laboratoires où se distillent les poisons du socialisme et de l’immoralité. Remontons de quelques degrés l’échelle dramatique.

Nous arrêterons-nous aux théâtres de troisième ordre ? Non, car nous n’y entendrions que des opéras bouffes où la parodie et la farce remplacent l’esprit et le comique ; nous n’y verrions que des féeries, qui sont l’œuvre des machinistes plutôt que des artistes