Page:Routhier - À travers l'Europe, impressions et paysages, Vol 1, 1881.djvu/66

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table nous attendent : Let us have a rest ; one hour for refreshments.

Mais vous aussi, mon cher lecteur, vous avez sans doute besoin de repos, et je ne dois pas songer à moi seul. Je pourrais vous décrire encore le lac Katrine calme et solitaire, au milieu de ses promontoires sauvages. Je pourrais vous raconter les agréables surprises et les aspects étranges que sa traversée procure au touriste. Je pourrais faire parler ces rivages silencieux, où l’on n’entend pas d’autre bruit que le babil des torrents qui descendent des montagnes en faisant autant de cabrioles que nos hommes politiques les plus versés dans cette spécialité. Je pourrais emprunter à Walter Scott et à Wordsworth les vers charmants qu’ils ont consacrés à la peinture de ces lieux. Après le lac Katrine viendraient les Teasstek, auxquels les deux poètes ont aussi consacré des pages enthousiastes, et qui mériteraient certainement une pompeuse description.

Mais la vue trop prolongée de la nature, quelque belle qu’elle soit, finit par ennuyer presque autant que la vue des hommes, et vous en viendriez à me dire : « Allons, reconnaissons que c’est beau, pittoresque, sublime ; et que ça finisse ! »

Je veux finir avant qu’on me le demande. J’ai d’ailleurs dîné copieusement, et vous aussi sans doute ? Laissons-nous aller aux douceurs du farniente, et disons : qu’après avoir voyagé toute la journée par terre et par eau, par monts et par vaux, en bateaux, en omnibus et en chemin de fer, nous arrivions le soir à Édimbourg.