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LA TRAVERSÉE
I
À BORD DU SARMATIAN.
l y a six jours que nous avons laissé Québec ; mais il me semble qu’il y en a
bien davantage, tant les trois derniers jours m’ont paru longs !
Le départ du Canada par le fleuve a cela d’agréable qu’une navigation paisible de quelques jours nous habitue au navire, à sa population, à ses coutumes, à sa vie.
Jusqu’au Détroit de Belle-Isle le voyage a été charmant. Une brise légère enflait les voiles, et nous filions régulièrement plus de trois cents nœuds par vingt-quatre heures.
Mais là finirent le calme et la sécurité, comme aussi l’entrain et la bonne humeur des passagers.
La brise plus forte tournait au Nord-Est. Quelques icebergs entraient dans le golfe et passaient à nos