Page:Routhier - À travers l'Europe, impressions et paysages, Vol 1, 1881.djvu/92

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nèbres qu’il a à pénétrer l’apparence d’un œil hagard et mécontent… »

Heureusement, nous sommes en septembre, le plus beau mois de l’année peut-être pour visiter Londres. Il y tombe bien de temps en temps une légère ondée ; mais en somme la température est belle, et si le ciel n’a pas l’azur de l’Italie, au moins le soleil n’en est pas absent. Il faut avouer qu’il a peu de chaleur, et qu’un ambassadeur italien avait peut-être raison de dire que la lune de Naples chauffe plus que le soleil de Londres. Un poète a exprimé la même idée d’une manière originale. « Un jour, dit-il, le soleil s’étant placé à son balcon céleste, aperçut un petit coin de terre tout enveloppé de nuages, et à moitié enseveli dans une mare d’eau. Quelle est donc, demanda le lord premier du firmament à son secrétaire, cette terre malheureuse à laquelle n’arrive que le plus oblique, et le plus faible de mes rayons ? C’est l’Angleterre, Excellence, répondit le secrétaire, et cette mare de charbon liquide s’appelle le détroit de la Manche. »

Visiter Londres dans toutes ses parties, en étudier tous les détails serait un véritable travail, qui exigerait un temps que je n’ai pas à ma disposition.

Comme les autres villes, Londres a ses grandes artères qui la sillonnent en tous sens, et dans lesquelles sa vie circule plus activement. Il faut les parcourir tout d’abord pour avoir une idée générale de Londres. C’est pourquoi je dirige mes pas dans les rues Oxford, Regent, Piccadilly, Strand, Fleet, Cheapside, et les tributaires de ces grands courants de population.