Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/114

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bordé d’un trottoir. C’est la grande artère commerciale de Prince-Albert, et toutes les boutiques, dont plusieurs fort élégantes, font face à la rivière. C’est vraiment un joli coup d’œil, et une promenade que bien des grandes villes auraient raison d’envier.

Ce qui en relève encore la beauté c’est l’épais rideau de verdure qui couvre toute la rive nord de la Saskatwan, et dont les plis avancés se prolongent de colline en colline jusqu’à l’extrémité de l’horizon.

La rivière est profonde et ses flots sont rapides. Elle a encore une course si longue à faire qu’elle n’a pas de temps à perdre ; et elle se hâte, comme si les 700 à 800 milles qu’elle vient de parcourir ne l’avaient pas fatiguée.

La maison des missionnaires, qui, depuis un an, est devenue un évêché, est loin d’avoir l’aspect d’un palais. Mais Mgr Pascal a le cœur beaucoup plus grand que son logement, et il nous reçoit avec une affabilité onctueuse et distinguée. Ajoutons que sa chapelle qui est sa seule église, prend la moitié de sa maison.

C’est au couvent que la table est mise pour nous, dans un réfectoire aussi large que bien garni. Il est sous la direction des Religieuses qui se nomment les Fidèles Compagnes de Jésus, Faithful Companions of Jésus ; et comme leur costume est horrible quelques malins les appellent frighful companions.

Franchement, je dois avouer que les dignes femmes ont un costume qui ne leur aide pas à plaire, et qu’en