Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/151

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milles de longueur et qui est fréquenté par un nombreux gibier.

Plus loin, c’est Rush Lake, belle nappe d’eau fraîche bordée de montagnes au Sud, et couverte de pélicans, d’outardes et de canards de toute espèce.

À Swift-Current, village naissant, il y a un campement de familles sauvages. Plusieurs femmes, enveloppées dans leurs couvertes, sont rangées sur le quai de la gare, et offrent en vente aux voyageurs des cornes de buffles et divers objets de leur fabrication.

Partout, la prairie est sillonnée des sentiers creusés par les buffles, et jonchée de leurs ossements, qui sortent des foins comme des fleurs blanches émaillant un cimetière.

Les sauvages ramassent aujourd’hui ces restes épars du noble animal, et en chargent de lourds convois qu’ils vendent aux industriels. Est-il beaucoup d’hommes dont on puisse dire après leur mort, comme on le dit des buffles : ils sont encore utiles !

Après avoir dépassé Swift-Current nous touchons encore à plusieurs lacs plus ou moins étendus, Goose lake, Gull lake, Crane lake, dont les noms désignent autant de stations, et nous arrivons à Maple creek.

De grands ranches avoisinent la petite ville, où stationne un détachement de la police. À une petite distance s’élève un village de sauvages, de la nation des Cris. Encore deux ou trois heures de chemin de