Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/152

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fer, et nous passons à Dunmore, point de jonction avec le chemin de fer de la Compagnie Galt qui conduit à Lethbridge ; puis nous arrivons à Medicine-Hat, ville naissante qui paraît avoir de l’avenir, et qui est joliment située au bord de la Saskatchewan du Sud. Il y a toujours beaucoup de mouvement à la gare, et quelques familles de Pieds-Noirs campées dans le voisinage.

À partir de Medicine-Hat, la prairie s’élève graduellement, et de grands troupeaux épars donnent de la vie aux monotones paysages. Toute cette partie de la plaine repose sur des houillères immenses, dont l’étendue n’est pas encore très bien déterminée, et dans lesquelles se développent de grandes quantités de gaz.

À Langevin, un large tube, plongé dans la terre, permet au gaz de s’échapper, et forme un faisceau de flammes assez curieux à observer quand vient la nuit.

Il était deux heures du matin quand le silence et l’immobilité de notre dortoir nous avertirent que nous étions à Calgary. C’était la veille de l’Ascension, 25 mai 1892 ; et nous étions heureux de penser que nous avions deux jours d’arrêt dans la capitale de l’Alberta pour nous reposer un peu des fatigues du voyage.