Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/163

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immenses territoires du Nord-Ouest, nous faisons bien mais nous ne devons pas oublier dans nos éloges ces courageux missionnaires, qui ont été les précurseurs des grands capitalistes, et qui ont tracé les premiers les grandes routes que les ingénieurs ont suivies !

Notre chemin de fer du Pacifique est vraiment une merveille, et je ne suis pas étonné que sa construction ait été considérée comme un rêve, quand elle fut proposée pour la première fois.

C’était un rêve, en effet, mais un rêve de génie, qui a été réalisé par des hommes de génie.

Quelles apparences y avait-il du succès obtenu ? Environ 3,000 milles, en chiffres ronds, de pays inhabités à traverser ! 1,800 milles de montagnes et de rochers incultes dont une grande partie réputée infranchissable ! Près de 1,200 milles de prairies assimilées au Désert africain ! Voilà quelle était la perspective !

On admettra qu’elle n’était pas riante de promesses. Elle était plutôt menaçante de difficultés, de hasards, et de risques à courir !

Mais les hommes qui se chargèrent de cette immense entreprise semblaient avoir pris pour devise le vieil axiome des Romains : Audaces fortuna juvat !

Aussi leur œuvre a-t-elle été un coup d’audace, mais, un coup d’audace qui a réussi !

Sans doute une entreprise de ce genre est toujours possible quand on a d’énormes capitaux à sa disposition.