Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/173

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des paroles d’amitié, de consolation et d’espérance ! Quel beau jour pour eux ! Quel souvenir ineffaçable dans leur existence !

Et pour nous quel tableau pittoresque et touchant ! Quelle scène émouvante et riche en contrastes ! Quels types à observer que ces produits de la sauvagerie qui restent pour nous un mystère, et qui nous regardent nous-mêmes comme des êtres mystérieux !

Mais pendant que je me laisse aller aux rêveries, les yeux fixés sur la plaine où les cavaliers Cris galoppent dans la direction de leur Réserve, la vapeur nous emporte rapidement, et le spectacle qui m’a tant intéressé disparaît à l’horizon.

Je m’en console en examinant deux chefs Cris, que nous emmenons avec nous, et qui vont nous accompagner jusqu’à Victoria, sur la côte du Pacifique.

Deux heures plus tard, nous étions à Edmonton ; il était 6 heures p. m. J’entends ici par Edmonton, la gare de ce nom qu’il ne faut pas confondre avec la ville ; car la ville est au nord de la rivière Saskatchewan, tandis que la gare est au sud, à près d’un mille de la rive.

Trois ou quatre hôtels et magasins viennent d’être bâtis autour de la gare, et un petit bois la sépare de la rivière et nous cache la ville.

La Saskatchewan, à cet endroit, est profondément