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XIX

UNE FEMME ABANDONNÉE.


La prairie pendant l’hiver. — Une expédition du P. Lacombe. — Campement du soir. — Gémissements dans la nuit. — Les malheurs d’une femme. — Deux êtres humains sauvés.


I

Le ministère des missionnaires parmi les tribus sauvages du Nord-Ouest leur imposait autrefois des occupations multiples et variées, plus pénibles les unes que les autres. L’une des plus importantes et des plus difficiles était d’accompagner les chasseurs à travers les prairies. Elle était dévolue tantôt à l’un, tantôt à l’autre, deux fois dans le cours d’une année, et l’on appelait cette partie du ministère « aller à la prairie. »

Ces expéditions étaient généralement composées de plusieurs centaines de chasseurs, accompagnés de leurs femmes et de leurs enfants, et entrainaient toutes les misères, et toutes les péripéties de la vie des camps.

Mon vieil ami, le P. Lacombe, a souvent accompagné des expéditions de cette nature, et c’est dans l’une