Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/234

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Saint-Esprit ; que l’Esprit Bon était ainsi la troisième personne divine, et que le Mauvais n’était qu’une créature de Dieu, révoltée contre lui.

— « Mais c’est Dieu le Fils surtout que tu ne connais pas, et que je viens te faire connaître ; car il est venu sur la terre pour racheter tous les hommes — toi aussi bien que moi. Il était dans le ciel, avec son Père, pour l’éternité ; mais, il y a 1800 ans, il est descendu du ciel, il s’est fait homme comme nous, il a vécu et souffert comme nous pendant 33 ans ; puis il s’est offert à son Père comme une victime, pour obtenir le pardon des péchés des hommes, et il est mort pour nous sur une croix. Tiens regarde son image, et vois combien il nous a tous aimés !…

Et le Père Lacombe tirant son crucifix de sa ceinture le lui présenta.

Le vieillard y fixa ses grands yeux noirs que la fièvre rendait plus brillants. Il prit le crucifix dans ses mains décharnées, et il le considéra longtemps.

Puis, il se mit à interroger le missionnaire sur ce grand et consolant mystère de la Rédemption.

Il fallut lui raconter la naissance de Jésus-Christ, sa vie étonnante, ses miracles bienfaisants, sa mort, sa résurrection glorieuse et son ascension.

Pendant ces récits, le vieil Indien regardait le crucifix, et disait : « Oh ! que je l’aurais aimé si je l’avais connu plus tôt ! »