Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/237

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Au dehors de la tente comme dans l’intérieur de cette âme la lumière grandissait et rayonnait. Les brumes flottantes se dissipaient, et les plis restés jusqu’alors dans l’ombre s’avivaient de splendeurs nouvelles.

« Le baptême, a dit Saint-Jean-Chrysostôme est une fête de lumière. « C’est aussi une régénération, l’infusion d’une vie nouvelle, l’ouverture du royaume des cieux.

Dans ce vieillard, dont l’existence touchait à sa fin, une renaissance de vie s’opérait. Une carrière nouvelle commençait pour lui, en même temps que le soleil entrait dans sa course diurne, et les portes éternelles étaient toutes grandes ouvertes devant lui.

Elle était donc enfin arrivée jusqu’à lui la Rédemption consommée par le Christ ! Et le missionnaire se disait : « là-bas, au clocher de ma chapelle, l’Angélus sonne en ce moment, annonçant la visite de l’Ange à Marie, la consommation du grand mystère de l’Incarnation !

Nous ne saurions peindre la sainte allégresse du vieux sauvage quand la cérémonie du baptême fût terminée.

« Maintenant, lui dit le Père, vous pouvez mourir joyeux ; le ciel est ouvert pour vous recevoir. J’envie votre sort ; car dans quelques heures peut-être vous verrez face à face ce Jésus que vous avez voulu connaître, et qui est venu vers vous !… Je vais vous