Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/238

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quitter, car il y a là-bas un grand nombre de vos frères qui m’attendent ; mais nous nous reverrons là-haut ! »

Après quelques autres épanchements, le missionnaire embrassa le vieil enfant de la nature, devenu un jeune enfant de la Grâce, et prit congé.

Le vieillard mourut le jour même.

Et le missionnaire, chevauchant toujours à travers la Prairie et reprenant la récitation de son bréviaire y lisait les versets suivants du psaume 62 :

« Dans cette terre déserte, sans chemin et sans eau, je me suis présenté à toi comme dans ton sanctuaire, afin de contempler ta puissance et ta gloire.

« Ta miséricorde vaut mieux que toutes les vies, et c’est pour la louer que mes lèvres s’ouvriront. »