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la Mattawan et de l’Outaouais, sur une espèce de promontoire rocheux. Elle domine la grande rivière qui s’élargit en face d’elle pour la mirer toute entière ; et en même temps elle s’adosse à une montagne sombre qui sert de repoussoir à sa belle église à deux clochers.

L’un des Pères Oblats qui desservent cette église est venu à la gare saluer les évêques, et il se joint à l’expédition.

Si nous remontions plus haut l’Outaouais nous arriverions au lac Témiscaming, où la colonisation a fait de grands progrès. C’était autrefois un long et difficile trajet ; aujourd’hui, grâce aux efforts et à l’habileté de notre compagnon de voyage, le R. P. Gendreau, nous pourrions atteindre le lac en quelques heures, par un service alternatif de petits bateaux et de tramways.

Mais c’est vers l’Ouest et non vers le Nord que nous tendons, et nous quittons l’Outaouais derrière nous en prenant la direction du lac Nipissing.

La voie suit d’abord la rivière Mattawan ; puis elle longe le lac La Tortue, et le lac La Truite, et nous conduit ainsi jusqu’à la hauteur des terres. De là, une autre petite rivière nous indique la route à suivre pour arriver au lac Nipissing.

Tout ce pays est très accidenté, et en pleine voie de colonisation. Il ne faut pas oublier que nous avons traversé la frontière provinciale, et que depuis Mattawa nous sommes entrés dans la province d’Ontario.