Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/26

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L’établissement le plus considérable de ceux que nous touchons jusqu’au lac Nipissing est Callendar. C’est le chemin de fer qui a créé ce grand village qui compte déjà près de 2,000 âmes et qui grandit rapidement. Là, comme dans la plupart des centres qui prennent de l’importance, il y a une école et une chapelle catholique. La majorité de la population est d’ailleurs canadienne-française.

L’air des lacs et des montagnes nous ouvre l’appétit, et nous soupirons après le déjeuner. Les paysages sont beaux, mais les rivières qui scintillent au soleil ne nous offrent que de l’eau claire, et si elles réjouissent nos yeux, elles ne rassasient pas nos estomacs qui crient famine.

Nous rejoindrons bientôt, à North-Bay, un char à dîner qui embellira considérablement le point de vue. Mais en attendant ce réfectoire ambulant, qui fuit devant nous, un de nos plus gais compagnons de voyage, M. Séguin, me propose de dévaliser l’un de nos Vicaires Généraux, qui a près de lui un panier des plus appétissants.

Ce sont les Dames Religieuses d’un couvent dont il est le Bienfaiteur qui ont préparé ce panier, et c’est un vrai chef-d’œuvre. Nous lui proposons d’en faire l’inventaire ; et quand vient le moment de la prisée des articles inventoriés, il en est plusieurs que nous nous déclarons incapables d’évaluer sans les goûter.