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Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/251

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Or, à mesure que leurs troupeaux se multipliaient ils voulurent agrandir leurs pâturages et les rendre inépuisables. Ils déracinèrent donc les blocs de quartz, les collines de granit, les montagnes de calcaire, et ils les entassèrent aux bords de l’océan Pacifique dont les inondations les gênaient quelquefois.

Ils prirent les banquises de glace qui flottaient encore en certains endroits envahis par la mer du Nord, et ils les amoncelèrent, comme un couronnement de marbre sur la digue énorme qu’ils venaient de construire.

Les Titans sont disparus. Mais leur œuvre est restée et les troupeaux leur ont survécu. La digue colossale s’appelle aujourd’hui la chaîne des Rocheuses et des Selkirk, et les descendants dégénérés de leurs bestiaux ont été les buffles.

Y a-t-il quelque filiation entre les Titans et ces fortes races qui se nomment aujourd’hui les Sioux, les Gens du Sang, les Cris et les Pieds-Noirs ? — C’est un point historique encore obscur.

Le touriste, que je cite en ce moment et qui est un homme politique, ajoutait :

« Certaines légendes racontent que dans l’exécution de ce gigantesque travail — le nivellement des pâturages et la construction de la digue — des exploits inouïs de boodlage furent accomplis par les boodlers de ce temps-là, et que plusieurs ministères furent renversés pendant que le grand œuvre se poursuivait. Les