Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/252

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gouvernements dégringolaient, mais la digue montait toujours. »

« Un écho de cette histoire, qui est la seule vraie, disait encore mon aimable humoriste, est parvenu plus tard jusqu’en Grèce, qui était un petit pays en voie de devenir célèbre ; et les Grecs qui avaient une vive imagination en ont fabriqué une légende, et ils ont raconté que leurs ancêtres étaient aussi des Titans qui s’étaient révoltés contre Jupiter et qui avaient entassé Pélion sur Ossa. »

Quoi qu’il en soit, l’époque des Titans est bien finie, et quand nous regardons autour de nous, nous sommes bien obligés d’avouer que celle des pygmées est venue. On assure cependant que la race des boodlers n’est pas éteinte. Mais on ne la connaît pas dans l’Ouest, et nous ne rencontrons ici que de nouveaux pasteurs qu’on appelle ranchmen, et qui s’efforcent de repeupler les immenses pâturages que les Titans ont nivelés et dérochés.

Voici la rivière de l’Arc, et nous en suivons les sinuosités. C’est elle qui va nous montrer la route à suivre pour franchir ces montagnes qui grandissent à l’horizon. Personne ne les connaît mieux qu’elle : c’est son pays natal. Toutes leurs gorges profondes lui sont familières. Il y a des siècles qu’elle les fréquente, et qu’elle circule au milieu de leurs grandeurs