Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/262

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n’en est séparée que par les cascades de la rivière de l’Arc.

En vérité, nous sommes constamment suspendus au flanc des rochers, et l’abîme est tout près ; car le chemin n’est guère plus large que la voiture. Les angles des lacets sont particulièrement dangereux pour un atelage de quatre chevaux, et il faut des prodiges d’adresse pour les contourner ; mais le capitaine Harper connaît son affaire et ses chevaux le connaissent.

Nous montons toujours, et les points de vue varient sans cesse. Chaque détour de la route nous révèle de nouveaux aspects, et bientôt tout Banff déroule sous nos yeux ses admirables paysages.

Nous pouvons maintenant suivre du regard tous les capricieux méandres de la rivière de l’Arc, ses brusques détours, ses cabrioles au milieu des cailloux, ses cachettes paisibles sous l’ombrage, sa jolie chûte auprès de l’hôtel, sa jonction avec l’Écume de mer (Spray) dont les flots clairs s’élancent des montagnes et scintillent au fond d’une gorge profonde.

Nous voyons les ponts jetés sur les deux rivières, les belles routes bordées d’arbres qui y conduisent, les villas et les chalets disséminés dans les bois, les habitations de la ville naissante, l’hôtel qui est maintenant au-dessous de nous, et, là-bas, la nappe paisible et navigable de l’Arc, où sont amarrés, attendant les touristes, des barquettes, des canots, et une grande cha-