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Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/261

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nous avons eu la bonne fortune d’y rejoindre, — le lieutenant-gouverneur des territoires du Nord-Ouest, l’honorable M. Royal, Madame Royal, Madame Gagnon, leur fille, et Mademoiselle Trudeau, d’Ottawa.

Une arrivée à Banff dans ces conditions est de bon augure et nous promet une agréable journée.

Dans ce nid de montagnes l’horizon est souvent gris et enveloppé de brouillards. Mais précisément pendant que nous dégustons l’excellent menu de l’hôtel, le brouillard se dissipe ; une main invisible et bienveillante a soulevé, comme les coulisses d’un théâtre, les tentures grisâtres qui voilaient cette immense scène de féérie, le charme et la beauté de Banff. Le soleil est entré en scène et va préparer les tableaux.

En même temps que le soleil, le capitaine Harper, de la police montée est aussi entré. Il vient présenter ses hommages au lieutenant-gouverneur, et mettre à sa disposition un équipage de quatre chevaux pour visiter les environs.

Le team a huit places, et nous sommes sept, le capt. Harper compris. Les chevaux sont superbes, et légèrement fringants au départ, mais le driver est incomparable.

La route serpente au milieu des épinettes chargées de parfums, au bord des rivières qui bouillonnent et mugissent ; puis elle gravit en zigzags la montagne escarpée, qui s’élève en arrière de l’hôtel et qui