Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/266

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

montagne, perdu de vue le village de Banff et l’hôtel, et découvert des aspects nouveaux, une autre partie de la rivière de l’Arc, dans un autre cadre de montagnes.

Sur le flanc d’une colline escarpée, dont nous suivons l’épine dorsale, le capt. Harper nous montre d’étranges formations géologiques, qui ressemblent de loin à des ruines de muraille. Mais de près on les prendrait plutôt pour des femmes pétrifiées.

Sont-ce quelques femmes de Loth, punies pour leur curiosité ? Qui sait ? Il y a de ces femmes-là dans tous les pays du monde.

Banff a d’autres curiosités naturelles dignes de mention, et fort intéressantes à visiter — les sources d’eau chaude, dont la température s’élève à 105 degrés — le Bassin, qu’on croirait fait de lave et qui déborde d’eau tiède sortant de la montagne, et limpide comme une topaze — la Grotte d’Azur de formation identique, et qui ressemble à celle de Capri.

Il y a encore le Lac du Diable qui est à une distance de près de dix milles, et qui est ainsi nommé, j’imagine, parce qu’il baigne un sombre donjon de pierre qui rappelle l’Enfer de Milton.

Le capt. Harper nous y a conduits dans l’après-midi. C’est encore une ravissante promenade, dont la température s’est chargée de varier les paysages. Car nous avons eu alternativement du soleil, de la pluie, du brouillard, de la neige et encore du soleil.