Page:Routhier - De Québec à Victoria, 1893.djvu/281

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surtout, Canadiens-français, et que les riches contrées de l’Ouest soient l’apanage exclusif des autres races.

Nos frères du Manitoba nous invitent et nous pressent sans pouvoir réveiller notre apathie ; et pendant que les Américains abandonnent la Nouvelle-Angleterre pour aller se fixer dans l’Ouest de leur pays et du nôtre, nos compatriotes continuent d’émigrer vers ces États qui ne suffisent plus à faire vivre leurs premiers occupants.

Pourquoi ne suivent-ils pas plutôt le courant qui entraîne les autres nationalités vers l’Ouest, pendant qu’il en est encore temps ? Il nous paraît qu’il y a là une étrange aberration.

C’est pourquoi nous attirons l’attention publique sur ce sujet qui nous semble d’une importance majeure. Il est plus que temps d’aviser aux mesures à prendre pour déterminer dans notre province un mouvement qui détournerait le courant d’émigration des États de la Nouvelle-Angleterre et le dirigerait vers l’Ouest Canadien.

Déjà nous sommes fort en retard ; mais il reste encore dans ces vastes contrées bien des terres et des richesses inoccupées. Hâtons-nous d’en prendre au moins une petite part. Connaissons enfin notre pays, et ne laissons pas les étrangers accaparer toutes nos richesses.